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Journal

Que signifie l’acte de publier aujourd’hui, alors ce geste semble être à la portée de n’importe qui? Cette question concernant les cadres de légitimation (comment savoir à qui faire confiance?) est cruciale alors que les notions même de «publication» (contenus produits par les bloggueurs des plateformes et les vidéastes amateurs, mais aussi les journalistes d’enquête et les experts universitaires) et de «publics» (qu’on rejoint à une échelle globale, dans une diffusion quasi immédiate) sont bousculées:

Les mécanismes de distribution devront évoluer de manière à reconnaître la distinction productive entre le travail populaire et les études spécialisées, afin de réfléchir aux problèmes autour de la propriété intellectuelle, des licences et l’usage, la revue par les pairs et le rôle des professionnels pour la publication, la préservation et l’accès aux contenus universitaires. […] Mais les problèmes théoriques restent entiers: qu’est-ce qu’une publication? Qui s’attaquera à la tâche de rendre publics des arguments, des projets de recherche, les dépôts, les archives et autres matériaux témoignant de l’activité humaine, de son expression et de son interprétation?

Digital_Humanities, p. 96

Publier, au sens de «rendre public», a été trivialisé par les outils et plateformes, si bien qu’il est urgent de repenser comment nous publions dans le contexte actuel (une économie de l’attention saturée, standardisée par des logiques calculatoires qui évacuent le plus souvent des nuances qui nous sont chères).