L’approche des humanités numériques cherche à poursuivre la mission des humanités traditionnelles, mais elle admet la nécessité critique de faire évoluer les compétences intellectuelles dans le contexte d’aujourd’hui:
Même le chercheur le plus centré sur le texte admettra l’existence de rhétoriques visuelles, mais les compétences pour lire des interfaces, des bases de données, ainsi que d’autres modèles de contenus sont encore largement sous-développées.
Les humanités sont traditionnellement dédiées à l’étude et l’interprétation des textes. Mais qu’est-ce que «lire» un texte aujourd’hui, si celui-ci s’énonce de manières tellement diverses (écrit grâce à des logiciels complexes, disséminé sur des plateformes aux dynamiques en constante mutation, constitué de couches supplémentaires qui «encodent» d’autres significations)?
Pour les humanités numériques, il s’agit de développer les compétences pour tenter de lire la complexité sous-jacente aux textes – comme les logiciels et lignes de code qui les structurent visuellement, programmatiquement, intellectuellement, ou les pratiques normées qui reproduisent imperceptiblement les inégalités sociales et économiques.
Litéracie (avec un «t»): savoir lire et écrire pour un domaine de savoir donné.