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Journal

De l’importance de tenir compte des sensibilités humanistes dans le choix de l’outillage numérique:

Si le développement des logiciels est laissé aux seuls technologistes ou aux fonctionnaires ou encore à des intérêts commerciaux, de nombreuses exigences de base pour l’étude et la pédagogie humanistes seront perdues. […] Dans un monde numérique, ce qui reste et ce qui est éliminé, ce qui est rendu accessible, de quelle façon et dans quelle forme, représentent des choix durables au potentiel constructif ou délétère.

Digital_Humanities, p. 19

Comment et dans quel but un logiciel a-t-il été développé? Comment est-il financé? La communauté peut-elle l’inspecter, voire y contribuer? Qui en sont les auteurs? À qui répondent-ils – aux clients commerciaux? aux utilisateurs payeurs?

Le constat a été fait maintes fois, les sciences humaines et sociales utilisent à forte majorité des outils commerciaux propriétaires pensés pour les entreprises, et non spécifiquement pour les besoins en recherche ou en pédagogie. En général, développer une fonctionnalité n’est pas trivial; les choix proposés par un logiciel ne sont donc pas anodins, et le logiciel loin d’être neutre.

Demeurer fidèle à la mission des humanités: voilà un défi de taille pour les communautés humanistes qui naviguent en eaux marchandes, dans un monde où on ne cesse de remettre en question l’«utilité» même de leur discipline.