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Quel est le problème avec les «données» (data)? C’est, nous dit Johanna Drucker, qu’elles ne sont justement pas si données que ça:

L’impossibilité fondamentale de créer une métrique adaptée au travail humanistique fut à l’origine de mon argument sur le besoin de distinguer le caractère construit des capta comme une alternative aux présomptions sur le «caractère donné des data» (the given-ness of data) 1.

Johanna Drucker, 2020 [2019]

Plutôt que de data, il nous faudrait plutôt parler de capta:

  1. les data ne sont pas données comme l’espace et le temps, elles doivent être produites;
  2. les data sont toujours construites d’une manière particulière, d’après une vision du monde;
  3. pour être connues, les data doivent être captées ; il a y donc un choix entre le type d’information qui a été retenu et ce qui a été ignoré;
  4. les data seraient donc beaucoup moins objectives qu’elles ne le paraissent à première vue.

D’autres problèmes sur la littérature comme données.


  1. Johanna Drucker, «Humanistic Theory and Digital Scholarship» dans Mattthew Gold (dir.) Debates in the Digital Humanities, partie II, chap. 6, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2019, p. 85-95, DOI: 10.5749/minnesota/9780816677948.003.0011; cité dans Johanna Drucker, Visualisation. L’interprétation modélisante, Éditions B42, Paris, France, 2017, p. 76 (traduit de l’anglais par Marie-Mathilde Bortolotti). ↩︎