Aller au contenu
Journal

Encore sur l’importance de la connexion:

Supposez que, au lieu de la vertu ou du vice d’un fils ou d’un frère, qui cause d’abord de l’amour ou de la haine, puis de l’orgueil ou de l’humilité, nous situions ces qualités, bonnes ou mauvaises, en nous-mêmes, sans connexion immédiate avec la personne qui nous est reliée, l’expérience nous montre alors que, par ce changement de situation, toute la chaîne se brise et que l’esprit ne se porte plus d’une passion à l’autre […].

David Hume, Traité de la nature humaine, livre II, partie II, section II

Toujours l’importance fondamentale de l’orgueil, la relation de la chose ou de la personne au moi. Sans rapport au moi, elle perd de son influence sur les passions.

Mais s’il arrivait que la relation des idées, tout en se maintenant à strictement parler, perdît son influence pour produire une transition de l’imagination, il est évident que son influence sur les passions devrait aussi s’interrompre , puisqu’elle dépend entièrement de cette transition.

David Hume, Traité de la nature humaine, livre II, partie II, section II

Autrement dit: je m’imagine aisément amoureux et je suis épris d’une passion pour la personne que je désire (épris d’une passion, car il y a cette double relation à laquelle Hume tient si fermement). Lorsque la passion n’est plus là, que je cesse de m’imaginer amoureux même en compagnie de l’autre – non par volonté, mais parce que je constate que je n’ai plus aucune raison de me considérer amoureux – alors c’est la fin.

Quand cette transition aisée entre l’idée et l’imagination apparaît-elle précisément, et quand disparaît-elle, et pourquoi, cela reste un mystère que Hume n’explique pas.