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Il est tout à fait impossible de donner une définition des passions de l’amour et de la haine; et cela parce qu’elles ne font que procurer une impression simple, sans aucun mélange ni composition.

David Hume, Traité de la nature humaine, livre II, partie II, section I

On ne peut pas expliquer l’amour à quelqu’un qui n’a jamais connu l’amour.

Hume disserte en long et en large sur l’amour et la haine, il admet d’entrée de jeu qu’il sera impossible de donner une définition de ces passions. La seule connaissance que l’on puisse en avoir est l’expérience de ces passions.

Que vaut la lecture des Passions de Hume dans ce cas?

Si l’essence de l’amour ou la haine ne peuvent être définis par le vocabulaire courant, il est néanmoins possible de dire quelque chose sur ces passions. Hume s’en tient à des effets observables, comme on le fait devant des «lois de la nature».

Le philosophe cherche à montrer que les rationalistes ont tort de se prononcer sur certaines choses, notamment sur le plan sentimental.

Lorsque l’on s’émerveille devant une beauté, que l’on entretient des liaisons sympathiques avec autrui, ou que l’on se trouve soudainement enclin à éprouver de la méchanceté envers quelqu’un·e – bref, lorsqu’on devient l’esclave des passions –, Hume cherche à mettre de l’avant un certain type de connaissance: celui qu’on sait et que l’on sent «avec le cœur», un type de vérité qui échappe totalement à la raison.