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La beauté, quelle qu’elle soit, nous donne une puissance et une satisfaction particulières; de même, la difformité produit-elle du déplaisir, en quelque sujet qu’elle se trouve, qu’il s’agisse d’un être animé ou d’un être inanimé.

Il semblerait bien que l’essence de la beauté réside entièrement dans son pouvoir de produire du plaisir. Tous ses effets doivent donc procéder de cette composante; et si la beauté est aussi universellement sujet de vanité, elle le doit seulement au fait qu’elle est cause de plaisir.

David Hume, Dissertations sur les passions, section II, §7

Une autre démonstration évidente de la part de Hume, qui procède par observation: la beauté produit du plaisir, tout simplement; nul besoin de la rationaliser.

La beauté, en ce sens, n’est pas directement explicable: on aime ou on n’aime pas (quelque chose ou quelqu’un). Nous naissons avec certaines dispositions, nous en développons avec le temps, mais le plaisir de la beauté nous sera toujours donné par les sens. Nous ne pouvons faire autrement qu’être à l’écoute de ce que nous trouvons beau, et donc ce qui nous procure du plaisir.

Aimer quelque chose, trouver quelque chose beau, ne repose pas sur notre volonté, notre volition, nous dit Hume; ce n’est pas quelque chose que l’on choisit rationnellement, mais que l’on subit, comme une loi de la nature.