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Tout ce qui nous enorgueillit doit, d’une façon ou d’une autre, nous appartenir. C’est toujours par nos connaissances, notre intelligence, notre beauté, nos possessions, notre famille que nous mettons en valeur. Le moi, en tant qu’il est objet de la passion, doit encore être relié à cette qualité ou à cette circonstance qui cause la passion. Il doit y avoir, entre cet objet et cette cause, une connexion […]. Partout où cette connexion manque, un objet ne peut exciter ni orgueil ni humilité; en outre, plus vous affaiblirez la connexion, plus vous affaiblirez la passion.

David Hume, Dissertations sur les passions, section II, §4

On l’a vu, il n’y a que deux sentiments du Moi pour Hume: l’orgueil et l’humilité. Le fonctionnement de ces sentiments est simple: plus une idée nous plaît, plus elle suscite de l’orgueil (et vice-versa pour l’humilité).

Mais ce qui est important, remarque Hume, c’est la connexion entre cette idée agréable et le Moi; c’est donc toujours son rapport au Moi, dans un rapport de propriété. Moins cette idée est liée au Moi, moins elle aura d’effet.

On ne pourra donc chercher comprendre l’amour qu’à partir de cette relation au Moi: une chose qui me plaît (une idée, un objet, une personne) me plaît précisément pour le plaisir suscité chez moi (et pas chez quelqu’un·e d’autre).