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[…] chaque nouvelle technologie crée un nouvel environment, ainsi que l’ont fait la voiture à moteur, le chemin de fer ou la radio et les avions – toute technologie change l’environnement humain dans son ensemble […].

Les nouveaux médias sont de nouveaux environnements. C’est pourquoi les médias sont le message.

(Marshall McLuhan, The Invisible Environment, 1967)

Le médium selon McLuhan n’est pas le simple véhicule de l’information: c’est la substance – transparente mais bien réelle – qui permet l’existence même de l’information, et elle n’a sans doute jamais été aussi invisible qu’avec l’émergence des environnements virtuels et informationnels, si différents de ceux que nous avons toujours connus.

Lorsque les structures de notre environnement deviennent invisibles, c’est aux artistes, aux scientifiques et aux intellectuels de notre temps de nous les montrer, par le biais d’anti-environnements (ou contre-environnements):

Les anti-environnements, ou contre-environnements créés par l’artiste sont des moyens indispensables de prise de conscience de l’environnement, celui-là même dans lequel nous vivons et que nous créons pour nous-mêmes techniquement.

(Marshall McLuhan)

Les anti-environnements peuvent paraître hostiles à première vue, mais c’est grâce à eux que nous arrivons à prendre véritablement conscience du monde qui nous entoure.

Transgresser les barrières de la perception, elles-mêmes conditionnées par l’environnement ambiant: voilà le rôle violent mais nécessaire qui revient aux artistes, aux scientifiques et aux hackeurs – au risque de passer pour des «ennemis» aux yeux de la société.