Aller au contenu
Journal

Quel est le problème de la surveillance de masse?

Dans un billet The philosophy of privacy: why surveillance reduces us to objects, le philosophe Michael P. Lynch met en lumière la tension entre autonomie individuelle (la liberté de prendre des décisions) et l’emprise structurelle de la collecte massive d’informations personnelles (qui trahissent nos comportements).

You may “freely” click on the “buy” button in the heat of the moment – indeed, corporations count on it – without that decision reflecting what really matters to you in the long run. Decisions like that might be “free” but they are not fully autonomous. Someone who makes a fully autonomous decision, in contrast, is committed to that decision; she owns it.

(Michael P. Lynch)

Maîtriser ses données personnelles, c’est donc aussi être en mesure s’approprier ses décisions.

Renoncer à ses données béhaviorales revient à abandonner les clés de son libre arbitre.

La collecte systématique des données est un dispositif de pouvoir à deux faces. Sa contrepartie invisible est une structure étoilée qui s’érige autour de nous. Nous perdons à petit feu la possibilité même de nous en sortir – et avec elle, les conditions d’une prise de décision réellement autonome.

Qu’est-ce qu’une vie humaine qui ne s’autodétermine plus, sinon un objet d’input-output comme un autre?